La France : un millefeuille territorial sclérosé

L’écologie en action prend acte du résultat du référendum rejetant la création d’une Collectivité territoriale d’Alsace par fusion de ses deux Départements avec sa Région.

Nous regrettons ce « non » à une réforme structurelle inédite en France, qui aurait pu enfin provoquer l’amorce de notre révolution territoriale. Rappelons que la France compte à elle seule 40 % des collectivités locales européennes. Entre Communes, Syndicats, Communautés, Départements, Régions, Etat, Union européenne, les citoyens ne savent plus qui fait quoi, qui est responsable de telle ou telle politique.

Nous sommes dans une nébuleuse administrative, qui, malheureusement, ne risque pas de s’améliorer suite à ce référendum. En effet, quel élu aura maintenant le courage de porter une politique de rationalisation du territoire ?

Plusieurs éléments nous interpellent à l'issue de ce scrutin :
- Le taux d’abstention : effet des « affaires » ou désintéressement des électeurs ?
- Le parti prix de certains élus locaux qui semblent avoir peur de perdre leur pouvoir local.
- Les sondages donnant gagnant le « oui » quelques jours auparavant… Les Français semblent adhérer à l’idée d’une restructuration, mais ont du mal à l’accepter sur leur propre territoire.

L’écologie en action espère que le gouvernement et les législateurs regarderont objectivement ce résultat et retiendront la nécessité urgente de réformer notre paysage territorial français. Il en va de notre compétitivité européenne, de notre visibilité dans l’Europe des régions, des économies d’échelle par réduction du nombre des échelons locaux, en s'appuyant sur les régions et les établissements publics de coopération intercommunale de projet.

Plusieurs textes de lois concernant l’acte III de la décentralisation devraient être votés en 2013. L’Ecologie en action estime qu’une décentralisation intelligente sera celle qui redéfinira en profondeur les collectivités territoriales, et non pas celle qui transférera uniquement de nouvelles compétences de l’Etat vers les collectivités.

Frédérique Rémond-Dubosc